Rencontre avec Guillaume Reiner, designer de la collection Sequence 5 de Schneider Electric

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Schneider Electric a une rentrée bien chargée ! En effet, après avoir lancé sa gamme d’interrupteurs Unica il y a une dizaine de jours, la marque exposait sa collection d’exception, Sequence 5, à l’occasion du salon Architect@work à Paris.

Schneider Electric nous a invités à venir découvrir la collection en présence de son designer, Guillaume Reiner, à qui nous avons posé quelques questions.

Tout d’abord, quelques mots sur Sequence 5. C’est une collection d’interrupteurs premium mettant à l’honneur les émotions et le sens du détail (6 matières, 44 fonctions) et répondant aux exigences de l’utilisateur et de l’installateur en matière de technologie et de design. De l’élégance discrète d’un noir mat à la force de caractère d’un chrome vif, en passant par le dynamisme d’un cuivre satiné, toutes les atmosphères sont permises, avec les 6 coloris proposés (bronze, chrome vif, nickel brossé, noir mat, cuivre satiné, or brossé). Sequence 5 est une collection au sein de laquelle se rencontrent l’excellence technique et l’exigence esthétique.

Notre entrevue avec Guillaume Reiner, designer de Sequence 5 et directeur du Design Lab Europe chez Schneider Electric.

JDD : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et votre rôle au sein de Schneider Electric ?

G.R : J’ai une formation de designer. J’ai été diplômé de l’ENSCI-Les Ateliers à Paris en 2004. Je suis parti travailler un an à Milan en agence, puis avec eliumstudio. J’ai ensuite rejoint le groupe SEB en tant que designer. J’ai évolué au sein du groupe pour arriver à un poste de design management dans lequel je m’occupais du design des produits électriques pour toutes les marques du groupe en collaboration avec de nombreuses agences de design. Puis on m’a proposé de rentrer chez Schneider Electric afin de créer ce que serait le design de marque à travers le programme One brand strategy, ce qui a demandé un alignement de la communication, du marketing et du design ; c’est là que je suis intervenu en créant, à la demande de Frédéric Beuvry, le Design Lab pour l’Europe, situé à Grenoble. Nous avons la responsabilité du brand design Schneider Electric pour tous les produits développés en Europe.

JDD : Comment Sequence 5 a vu le jour ? Pouvez-vous nous présenter la collection ?

G.R : Sequence 5 c’est un peu le dernier maillon de notre stratégie sur l’interrupteur, c’est-à-dire qu’en 2010 nous avons revisité notre cœur de gamme. Nous avons donc créé Odace, en collaboration avec eliumstudio et Delo Lindo, avec laquelle on a repensé notre manière de concevoir des interrupteurs. Nous sommes partis d’une plateforme technique à l’ergonomie indiscutable à laquelle nous proposons trois esthétiques différentes en fonction du projet, c’était une première ! Aujourd’hui, Odace est une des gammes les mieux vendues en France dans l’univers de l’interrupteur. Fort de ce succès, nous avons créé Ovalis, en collaboration avec NormalStudio, c’est l’entrée de gamme de Schneider Electric, une gamme imaginée afin de proposer le design pour tous. Après avoir conçu ce catalogue de produits, la marque étant généraliste, nous avons vocation à aller vers le très haut de gamme et nous avons donc réfléchi à ce qui pourrait être l’ultra haut de gamme de Schneider Electric. La gamme Sequence 5 est donc née d’une longue réflexion et d’un long processus de développement de la marque.

Nous avons voulu créer une icône. Son dessin devait être très simple, avec des matériaux nobles et surtout que ce soit une pièce intemporelle avec une écriture unique. Je suis revenu à tous les fondamentaux que l’on avait mis en place autour du design de Schneider Electric pour arriver à ce dessin. C’est un carré avec une douceur apportée par les bords arrondis à 5 (d’où son nom, Sequence 5) et son levier oblong, signature graphique que l’on retrouve dans beaucoup d’éléments de communication Schneider Electric et que j’ai repris pour en faire le leitmotiv de la gamme. Le design de Sequence 5 s’exprime à travers beaucoup de détails, tout est dans la justesse du trait et des proportions. J’ai également souhaité que l’on voit les vis, elles témoignent de la robustesse du produit, de sa durabilité et de la précision de fixation du mécanisme. C’est un interrupteur à la fois industriel et artisanal.

« Le design c’est de répondre à des contraintes et apporter des réponses tangibles »

 

JDD : Ce doit être difficile d’imaginer un design pour monter en gamme un appareil tel qu’un interrupteur ou une prise, comment procédez-vous ?

G.R : Tous les détails qui composent l’objet s’appuient sur des matériaux nobles, des plaques en bronze jaune, du laiton pur fraisé, usiné… C’est un véritable travail autour de l’artisanat et du savoir-faire du métal. Ce sont des pièces façonnées grâce à un fraisage numérique sur lequel on applique divers procédés permettant d’avoir différentes finitions. Tout est fait en France et monté à la main. Il y a également l’intégration maximale de l’interrupteur dans son environnement sans disparaître totalement.

« Apporter une touche de design produit sur un objet d’architecture »

 

JDD : Dans cette collection vous utilisez du cuivre, du bronze, de l’or brossé… que pensez-vous de cette tendance forte du retour vers les matières brutes et les matériaux nobles ?

G.R : Cette direction semble évidente lorsque l’on voit les problématiques environnementales auxquelles nous sommes confrontés. Quand on veut de la durabilité, on se rend compte qu’il n’y a que la nature qui a créé les choses les plus durables. Autre point, le métal nous intéressait pour arriver à cette finesse, à cette rigidité. Il en résulte six finitions pouvant couvrir l’ensemble des espaces architecturaux comme le chrome brillant qui s’associe bien à l’univers de la salle de bain et de la robinetterie, le noir mat pour la décoration industrielle, ou encore le cuivre, assez novateur, qui trouvera sa place dans l’hôtellerie de luxe et la restauration.

JDD : À qui est destinée cette nouvelle collection d’interrupteurs et de prises ?

G.R : Des bâtiments très haut de gamme, comme des hôtels de luxe type palaces, des restaurants, mais aussi pour les particuliers dans des appartements, des villas…

JDD : Vous avez été récompensé par une étoile de l’Observeur du design, coup de cœur du jury et un Red Dot Design Award pour Sequence 5, qu’est-ce qui selon vous à fait la différence face aux autres produits ?

G.R : Qu’un grand groupe comme le nôtre, soit capable d’arriver à un petit bijou comme celui-là, c’est assez surprenant. C’est une vraie démarche de design industriel qui a été très bien comprise par les designers, le jury, et par-dessus tout qui plait au public. Mais j’ai envie de dire que c’est plus simple sur un projet comme Sequence 5 au-travers duquel nous avons la capacité de nous exprimer avec des moyens, que sur un projet comme Odace, qui a reçu encore plus de récompenses, et qui se vend par milliers chaque jour. C’est une autre échelle du design : réussir à rentrer dans toutes les maisons, avec un objet qui fait sens pour tout le monde. Il faut savoir qu’avec un interrupteur, il y a deux faces, la partie visible, esthétique et la partie invisible qui nécessite une parfaite ergonomie pour une installation optimale.

JDD : Vous devez travailler sur de nouveaux projets, pouvez-vous nous en parler brièvement ?

G.R : Oui, nous développons de très nombreux projets, dont un présenté il y a peu au salon Light+Building de Francfort, qui porte sur la maison connectée. C’est la troisième génération du système Wiser, une solution de gestion de l’énergie et de contrôle des appareils électriques via une application et un protocole en open source.

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