Le design des espaces

Nicolas Minvielle sort un deuxième livre sur le design, le premier étant « design et croissance » dont Admirable Design s’est fait écho.

Cette fois-ci, il s’agit de d’une réflexion sur les lieux d’accueil et le design. Nicolas présente son livre dans cet article. Il n’est pas d’usage chez Admirable Design de publier les dossiers de presse, généralement sans grand intérêt. Nous faisons exception ici,l’auteur parlant avec objectivité et esprit de critique ( !) de son travail.

Rare.

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Mon deuxième livre vient de paraître aux éditions De Boeck. Contrairement au premier qui était orienté vers une approche généraliste du design en entreprise, il s’agit cette fois d’aborder un sujet peu traité de manière générale, et encore moins en langue française :
« Le design des lieux d’accueil, créer de la valeur par la décoration ».

Un certain nombre de remarques doivent être faites ici.

(1) Je n’ai pas utilisé le terme décoration car il a, dans la langue courante, une acception trop limitée, généralement restreinte au seul « arrangement » de constituants distincts combinés afin de parvenir à un ensemble cohérent, satisfaisant d’un point de vue esthétique. Cette ambition trop restrictive ne répond qu’en partie seulement aux besoins réels des entreprises. Le terme « design des lieux d’accueil » me semble mieux adapté à une démarche qui vise à dépasser les aspects strictement « décoration » en les combinant aux nécessités fonctionnelles stratégiques et commerciales des lieux

2) Pour mon premier livre, certaines critiques avaient été émises concernant le manque de lien apparent entre le titre et le contenu de l’ouvrage. Effectivement, le choix du titre n’était peut-être pas le meilleur (même si je me pose encore la question) et j’ai donc tenté de faire en sorte que celui de ce nouvel ouvrage soit le plus explicite possible, fut-ce au prix de la concision : design des lieux d’accueil, comment l’utiliser pour créer de la valeur. Un des objectifs de l’ouvrage étant d’ailleurs de préciser que la valeur peut-être entendue pour le client, le propriétaire mais aussi un certain nombre d’autres stakeholders.

(3) Par contre, et malgré certaines remarques formulées quant au premier ouvrage, j’ai gardé une approche aussi holistique que possible. Ceci peut s’avérer parfois frustrant pour le lecteur qui aurait souhaité des analyses plus détaillées sur certaines parties, j’aurais notamment aimé développer sur le financement des lieux ou leurs aspects sensoriels, mais, chaque fois que cela était possible, j’ai fait référence aux travaux existants auxquels il sera toujours possible de se référer.
Partant de là, j’ai tenté d’insérer les principaux traits afférents à chacun de ces points et de m’y limiter. Toujours dans cet état d’esprit, j’ai écrit une partie sur le processus de décoration en lui-même. Les pages de ce chapitre ne seront pas novatrices pour les décorateurs mais il était nécessaire de mener ce travail pour les commanditaires ou étudiants en écoles de commerce qui -au vu mon expérience passée- ne savent pas en quoi consiste réellement la pratique du design des lieux d’accueil. On l’aura donc compris, plus qu’un traité détaillé, cet ouvrage propose avant tout une démarche globale d’analyse et d’intégration de tous les composants qui génèreront la combinaison finale la plus performante possible..

(4) Une des critiques les plus souvent formulées en ce qui concerne les ouvrages sur le design management porte sur le fait que cette branche de la recherche se contenterait de prendre des méthodes provenant d’autres domaines et de les appliquer au design. Si ces méthodes sont performantes et si leur transposition peut se faire de manière rationnelle et argumentée, rien ne justifie de les repousser a priori et il paraît intéressant de les appliquer au design pour voir ce qu’il en sort. C’est donc ce que j’ai fait par endroits et j’ai donc essayé de proposer quelques outils, notamment des scoring, le tout visant à alimenter une réflexion d’ensemble .

(5) D’une manière générale, j’ai essayé de dépasser les aspects de pur « brand design » qui limitent l’approche design à des questions de communication ou de packaging (je force volontairement le trait), en oubliant que le recours au designer implique des gains bien plus importants en termes organisationnels, de gestion du changement, de capitalisation des connaissances, etc. Certains chapitres tentent de souligner ces points et je les développerai plus tard sur le blog.

Pour finir, un immense merci à mon éditeur qui m’a donné la possibilité de travailler sur un sujet pointu, ce qui n’était pas évident.
Il me semble que le principal a été dit et je serais ravi de discuter avec vous de l’ouvrage.