Tendances et design

Le design dépend directement de l’activité économique d’un pays aussi est-il indispensable d’écouter ceux qui tentent d’éclairer l’avenir des marchés pour nous.
Philippe Cahen fait partie de ceux là en analysant les petits signes qui risquent d’avoir des conséquences pour notre avenir., ce qu’il est bon d’appeler les signaux faibles.
Alors Philippe que nous annonces-tu ce mois-ci ? !

admirable_design_star-p.jpgSignal faible 1 : « start-up studio » et hackathon
Ces derniers mois, la création d’entreprises ou de projets est marquée par des méthodes accélération brutale du temps. « Start-up studios » et hackathons jouent l’espace, les complémentarités, le temps. Les premiers sont des hébergements, les seconds des formes de concours. Dans les deux cas, des entreprises sont associées, voire financent et surtout observent cette curieuse génération Y qui n’a décidément rien à voir avec ses prédécesseurs !

admirable_design_colza.jpgSignal faible 2 : or noir et fleurs jaunes
Chacun sait aujourd’hui que les Etats-Unis sont le premier producteur d’hydrocarbures au monde. La Russie décroche, l’Arabie Saoudite stagne. Avec le baril qui a baissé, le dollar qui a monté, la demande de produits pétroliers en baisse, et un raffinage inadapté, de 20 à 30 raffineries doivent fermer en Europe. Total ferme des sites non retables (Total rentabilise son raffinage à 30€ la tonne, les marges actuelles sont à 22€). La Mède devrait se convertir au biocarburant d’huile de palme. Cela pourrait impliquer la perte du quart du colza produit en France : fleurs jaunes contre or noir. Si l’on ajoute que Vallourec va supprimer 2000 emplois dont 600 en France et fermer l’aciérie de Saint-Saulve… Plan énergie ou pas, la mutation est en marche.

admirable_design_politique.jpgSignal faible 3 : les politiques français confondent économie et démagogie
En 24 ou 48 heures, l’américain XPO a acheté Norbert Dentressangle pour 3,5 Md$ et CapGemini a acheté l’américain Igate (33.000 salariés dont 27.000 en Inde) pour 4Md$. Si dans le premier cas les politiques français on « exigé » le maintien de l’emploi aux américains, ils n’ont rien dit sur le second achat qu’ils ont sans doute ignoré. Quant à Vallourec, ils ont « exigé » des explications. Le jour où les politiques prendront des cours d’économie, ils « exigeront » que les syndicalistes en fassent autant et les entreprises trouveront des interlocuteurs matures.

admirable_design_renault-captur_1.jpgSignal faible 4 : politiques français, allemands et capitalisme
L’Etat joue de la loi « Florange » dans Renault pour doubler ses voix. Sans tenir compte de l’Alliance avec Nissan, Nissan qui apporte des bénéfices à Renault n’a aucun droit de vote. C’est oublier l’importance du temps dans l’Alliance et négliger la parole donnée. Dans le même temps, Ferdinand Piëch, patron de VW, a voulu débarquer le patron du groupe. Raté. Il démissionne et il est remplacé par l’équivalent allemand de Bernard Thibault. On n’a pas entendu l’Etat allemand. L’Etat français devrait observer qu’en UK, l’automobile crée des emplois et exporte pour ainsi dire sans entreprise à capital britannique.

admirable_design_ferme.jpgSignal faible 5 : « mille vaches » contre soixante dix vaches
L’affaire n’est pas claire pour l’instant. La Confédération paysanne connue pour ses destructions spectaculaires de plants de laboratoires de recherche et de produits en grandes surfaces aurait menacé producteurs et enseignes qui achèteraient le lait des « milles vaches » (ferme de Picardie). Le conditionnel est de rigueur. Mais la menace est grave. D’une part si elle existe, elle suppose des méthodes parfaitement condamnables. D’autre part, refuser de telles fermes suppose que la ferme d’élevage français de 70 vaches est capable de produire un lait de meilleure qualité acheté au prix équitable par les consommateurs. Or ce n’est pas le cas. C’est donc toute une filière qui est menacée à terme. Une de plus.

admirable_design_monoprix-3.jpgSignal faible 6 : La Vache Qui Rit, des idées des pays dits en développement
La Vache Qui Rit ne nécessite pas d’être conservée au froid. Bel, son industriel, envisage de la vendre dans des réseaux de rue en Asie (Vietnam) et en Afrique. La première image qui vient à l’esprit est celle du pays pauvre, avec ses stands ou ses kiosques et de l’achat à l’unité pour dépenser le minimum. Il y a une seconde image c’est celle de la proximité, de l’hyperproximité et de l’achat à l’unité pour ne pas stocker, pour acheter juste. C’est cette seconde image qu’il faut avoir à l’esprit dans nos pays dits développés. Il y a aujourd’hui les vélos qui font taxi (comme là-bas), les vélos qui livrent à domicile dans les villes. Il y aura demain des vélos qui vendront à domicile.admirable_design_la-vache-qui-rit.jpg