Apprendre le Japon

Admirable Design a sélectionné sur la grande toile cet admirable document sur le Japon écrit par Patricia Michaluszko, Cyril Morin, Olivier Prachar, David Rigel et Vincent Wittemberg et réalisé par Laurent Cristol.

Passionnant !

Aperçu de l’histoire, géographie, climat, les villes, la langue, le régime politique, commerce et agriculture, les principaux secteurs industriels, la nourriture.

A cause du nombre de pages (mais tout y est !) imprimez-le et lisez tranquillement… Vous apprendrez beaucoup… comme nous !

APERCU DE L’HISTOIRE JAPONAISE

En Asie, le Japon est toujours apparu comme un pays à part. On a pu, du fait de sa situation en bordure du continent asiatique, comparer son histoire à celle du Royaume-Uni. Mais des différences fondamentales existent entre ces deux territoires situés à l’écart des continents. Les origines de la population japonaise sont diverses : mongoles, coréennes, malaises et polynésiennes.

Par ailleurs, les Aénus, issus de Sibérie, se sont installés dans le Nord du pays. Le Japon est resté isolé jusqu’au Vème siècle de notre ère, mais son développement culturel a débuté bien avant. On a retrouvé sur place des outils de pierre vieux de 10 000 à 30 000 ans, ainsi que des poteries d’une grande qualité esthétique et des outils de pierre polie qui attestent d’un peuplement néolithique.

Cette culture, appelée Jomon (du nom de ces poteries particulières décorées de reliefs et d’impressions de cordes) perdurera au moins jusqu’au IIIème siècle de notre ère ; elle sera lentement remplacée par la culture Yayoi. Un nouveau foyer de civilisation, peut-être constitué de populations nouvelles en provenance du sud de la Chine, se fixa alors dans le nord de Kyushu.

L’utilisation du métal dans la fabrication des armes et des outils, l’élaboration de nouvelles techniques de poterie mais surtout l’introduction de la riziculture vinrent s’ajouter aux uniques activités de pêche et de cueillette des périodes antérieures.

A partir du Vème siècle, pour des raisons culturelles diverses, le Japon s’ouvrit volontairement à l’influence de la Chine. Les ambassades se multiplièrent., rapportèrent de nombreux trésors, dont l’écriture, mais c’est seulement en 712 que fut rédigé le tout premier écrit japonais : le Kojiki. Ce récit mythologique des origines fut rapidement suivi, en 720, par un recueil plus historique d’annales, le Nijon Shoki.

A la fin du VIIIème si?cle, le Japon entra dans l’ère dite de Heian (794-1185). Période d’apogée culturelle dans les domaines des arts et des lettres, elle se traduisit également par la montée des classes guerrières, qui finirent par s’arroger le pouvoir à la fin du XII?me siècle, lorsque Minamoto no Yorimoto, vainqueur des luttes entre clans rivaux, fut nommé shogun (grand chef militaire) par l’empereur.

Ce pouvoir fort de type militaire perdura jusqu’en 1868, date à laquelle débuta l’ère Meiji. A partir du XVIème siècle, les grandes expéditions maritimes occidentales poussèrent le Japon à s’ouvrir sur l’extérieur. Les étrangers (essentiellement portugais et hollandais) importèrent la religion chrétienne, qui se développa très rapidement. Au début du XVIIème siècle cependant, le gouvernement décida de fermer les portes du pays à toutes les influences étrangères.

En 1603, Yedo, l’ancêtre de Tokyo, devient la capitale administrative du Japon. La ville se développe autour de son château, fondé en 1457 par le seigneur Ota Dokan non loin de l’emplacement de l’actuel Palais Impérial. Mais le siècle suivant est marqué par une succession de catastrophes naturelles : en 1657, un incendie détruit les 2/3 de la ville. En 1703 un tremblement de terre catastrophique fait plus de 30 000 victimes. En 1707-08, le mont Fuji entre en éruption et recouvre Yedo de ses cendres. 17 ans plus tard, une terrible épidémie fait environ 190 000 victimes Yedo. Mais la démographie connaîtra un essor rapide qui placera Yedo au rang de première ville du monde dès 1790, avec une population évaluée à 1 400 000 habitants.

Le Japon ne sortit de son isolement volontaire que lorsque les canons du commandant Perry, de la marine de guerre américaine, vinrent menacer son indépendance en 1853. A la suite de cette crise politique, le shogun dut démissionner et l’empereur Mutsuhito fut installé au pouvoir en 1868. Tokyo devint la capitale officielle. De 1869 à1878 s’installa une priode de modernisation et d’occidentalisation rapide. Le Japon s’affirma rapidement comme une puissance militaire capable, malgré son isolement prolongé, de démontrer sa supériorité aux pays voisins : il battit la Chine en 1895, installa son influence en Corée et défit la Russie ô Port-Arthur en 1905.

Son intervention aux côtés des Alliés, au cours de la Première Guerre Mondiale, renforça encore sa position sur la scène internationale et lui permit d’étendre ses territoires, conformément au traité de Versailles. Les années suivantes, très prospères, furent marquées par des changements extrêmement rapides et le Japon décida de suivre une politique militariste et expansionniste, mais en 1923 un grand tremblement de terre suivi d’incendies à Kanto détruit presque entièrement la capitale et les villes voisines, faisant plus de 100 000 victimes.

Le Japon exerça une influence accrue en Asie, envahit la Mandchourie en 1931 et une grande partie de la Chine à partie de 1937. Il s’allia à l’Allemagne et à l’Italie en 1936-37, mais dut essuyer une tentative de coup d’état militariste à Tokyo en 1936. Le 7 décembre 1941, le Japon entre dans la Seconde Guerre Mondiale en lançant une attaque aérienne contre les forces navales américaines à Pearl Harbor (Hawaii), ce qui décida les Etats-Unis à participer au conflit. La machine de guerre japonaise encercla rapidement la plus grande partie du Sud-Est asiatique et étendit sa domination sur toute la région jusqu’en 1943. Lorsque le cours des événement se retourna contre le pays, des raids dévastateurs déciment plus de 100.000 Japonais les 9,10 mars et 25 mai 1945. Les 6 et 9 août 1945, les Etats-Unis lancèrent deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.

Le 8 août, l’U.R.S.S. déclara la guerre au Japon et occupa la Mandchourie. Le 14 août, le Japon capitula. De 1945 à 1952, le pays fut occupé principalement par les forces américaines. En 1947, sous l’égide des Etats-Unis, une nouvelle constitution était adoptée : le pays s’engageait à renoncer à la guerre, à garantir les droits fondamentaux de l’Homme et à maintenir un régime démocratique. Depuis la Seconde Guerre Mondiale, le Japon entretient une force de défense, mais les Etats-Unis assurent pour l’essentiel sa sécurité. En 1964, ont lieu parallèlement aux Jeux Olympiques de Tokyo, des célébrations de vingt années de reconstruction. Sapporo accueille les Jeux Olympiques d’hiver en 1972.

Le Parti Libéral Démocratique (PLD), qui est resté au pouvoir pratiquement sans interruption depuis la Seconde guerre Mondiale, s’est considérablement affaibli depuis les scandales financiers de la fin des années 80 et du début des années 90. A la suite de l’échec du PLD aux élections législatives de 1992, un gouvernement de coalition, formé de sept partis politiques distincts, et conduit par Morihiro Hosokawa, fut constitué. Mais ce dernier devait démissionner dès l’année suivante, laissant la place à Tsutoma Hata qui, à son tour, quitta ses fonctions en juin 1994, tandis que Tomiichi Murayama, président du Parti Social-Démocrate du Japon (PSDJ), était élu Premier Ministre. Et formait une coalition surprenante avec le PLD. Murayama devenait alors le quatrième Premier Ministre en moins d’un an, et le premier socialiste à diriger le gouvernement depuis 1948.

1995 est marqué par une période de chocs successifs : séisme à Kobe, attentat au gaz de la secte Aum, hausse du yen et crise politique.

De nombreuses crises à la bourse de Tokyo éclatent en 1997, tandis que débute la conférence de Kyoto de l’O.N.U. sur la réduction des gaz à effets de serre.

1998 est l’année des Jeux Olympiques d’hiver de Nagano.

GEOGRAPHIE

Le Japon est un archipel de 378.000km_ qui s’étend du Nord au sud sur 3.5000 km.

L’archipel ne compte pas moins de 6.800 îles. Les principales sont :
Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyûshû, plus Okinawa qui auparavant était à la fois sous influence chinoise et japonaise.

Deux éléments sont caractéristiques du Japon, la montagne (Yama) et la mer (Kai).

La structure géologique du Japon est instable, comme celle des autres guirlandes d’îles qui bordent le Pacifique occidental. Comme elles, l’arc nippon est bordé, à l’Est, par des fosses profondes : la fosse du Japon descend à 10374 m. Ces fosses correspondent à des chevauchements (provoqués par la tectonique des plaques) qui sont à l’origine de nombreux séismes.

Le relief du Japon est ardu ; les montagnes couvrent près de trois cinquièmes du territoire. Les plus hauts sommets, ceux des Alpes japonaises (trois chaînes transversales : Hida, Kiso, Akaishi), ont l’altitude de ceux des Pyrénées (le volcan Fuji-Yama mis à part). Ailleurs, l’altitude dépasse rarement 2000 m. Cependant, la montagne est omniprésente, le Japon est recouvert à 67 % de zones montagneuses,avec le plus souvent des pentes supérieures à 15 %.

On recense plus de 250 volcans dont une trentaine sont encore en activité. Le Japon subit plus de cinq mille secousses sismiques par an. Le point culminant du Japon s’élève 3 776 m, il s’agit du mont Fuji. Les tremblements de terre sont souvent accompagnés d’importants raz-de-marée (Tsunami).

CLIMAT

Les îles du Japon s’étendent en longueur du 30¡ au 45¡ degrés de latitude Nord ce qui introduit des contrastes climatiques très forts

Le climat japonais est marqué par 4 saisons bien distinctes : le printemps, l’été, l’automne, et l’hiver ! Ces saisons correspondent respectivement aux mois de mars à mai, juin à août, septembre à novembre et enfin décembre ? février.

Au cours de la saison froide, le Japon se trouve pris entre un anticyclone (sibérien) et un centre dépressionnaire. Par conséquent, il reçoit des vents froids et secs qui au passage de la mer du Japon s’humidifient et se réchauffent ce qui déclenche des pluies et des chutes de neige, la saison des pluies est appelée  » tsuyu « . A la fin de cette période de pluie succèdent plus de deux mois d’une très grosse chaleur humide.

Durant l’été, le Japon se trouve pris à nouveau entre les basses pressions du continent et les zones subtropicales ce qui donne lieu pour les mois de mai, juin et septembre à de grosses pluies. La première pluie est appelée « pluie des prunes  » ou  » baiu « .

LES VILLES

TOKYO

Tokyo est une immense mégalopole présentant peu d’attrait, si ce n’est le quartier Akihabara qui est le temple de l’électronique : on court y acheter le matériel informatique, vidéo, électro-ménager,etc.
Tokyo comporte un nombre conséquent de musées qui méritent bien de s’y arrêter.
Au centre du gigantesque vacarme permanent de la ville, le palais impérial est un lieu de repos sans pareil : on peut s’y promener dans un calme étonnant. Le dimanche, les avenues environnantes sont réservées aux cyclistes et le lieu devient alors presque totalement silencieux.

Si vous d?sirez vous restaurer à Tokyo, on trouve tout mais évitez les restaurants français, toujours très chers et rarement bons

HOKKAIDO

Hokkaido est l’ile la plus septentrionale de l’archipel japonais.. Malheureusement pour le climat, l’influence de la Sibérie est très forte. Il y fait donc très froid en hiver, mais le temps est agréable en été.
Du fait de ces conditions difficiles, elle est relativement peu peuplée et comme elle est couverte de montagnes, c’est un paradis pour les randonneurs en été et les skieurs en hiver. L’été, des milliers de visiteurs se précipitent dans les jardins voir les plus célèbres floraisons des cerisiers au début de l’été (juin-juillet suivant les années) car la flore et la faune abondent

Hokkaïdo propose une cuisine un peu différente du reste du Japon. Le poisson et les fruits de mer sont essentiels, notamment sous forme de laniéères séchées pour grignoter à toute heure .

OSAKA

Osaka est une immense ville (la deuxième du pays) consacrée au commerce et à l’industrie. Elle est pourtant très différente de Tokyo car beaucoup

Cela lui donne un charme particulier : ses habitants sont un peu plus chaleureux et ouverts… leur tenue vestimentaire est un peu différente du reste du Japon.

N’hésitez pas à aller déguster des fruits de mer sur dotonbori-dori, l’avenue principale (et piétonne) du centre de la ville. Osaka a également l’avantage d’être dans une région où les Japonais n’aiment pas beaucoup le « nato » : ce sont des haricots très fermentés qui collent et qui ont une odeur assez forte.

KYOTO

Kyoto est la ville impériale, depuis près de mille ans. Elle a été le centre politique, artistique et religieux du Japon pendant des centaines d’années. Et elle conserve nombre de ses traditions… Comme les geishas,que l’on peut apercevoir le soir dans le quartier de Gion.
Au mois d’avril, toute la ville est en fleurs (de cerisiers) et les touristes sont innombrables pour profiter d’un carré d’herbe sous une branche.
La ville comporte des centaines de temples plus ou moins importants, couvrant toutes les « sectes » du bouddhisme et du shinto?ïsme

On peut qualifier Kyoto comme étant la capitale gastronomique du Japon. Sa grande spécialité est le « tofu » : une sorte de pâte de soja un peu fermentée et d’un goût assez subtil. Vous trouverez les meilleurs restaurants dans le quartier du temple Nanzen-ji.

OKINAWA

C’est l’archipel de petites iles situé à l’extrême sud du Japon. Tout y est différent : les gens, l’architecture, la nourriture, le climat, l’histoire…
Elle conserve encore les profondes cicatrices de la dernière guerre mondiale.
C’est un paradis tropical peu fréquenté par les Japonais On y va pour ses plages, ses fruits (mangues et ananas, notamment) et ses fleurs. L’une des iles, convertie en parc national, est un sanctuaire de la flore et la faune tropicale.

La cuisine d’Okinawa est très variée par rapport au reste du Japon. Vous pourrez trouver beaucoup de porc, accomodé de mille et une façons plus ou moins apétissantes. Les fruits tropicaux sont excellents, surtout après un long séjour au Japon où tous les fruits et légumes sont hors de prix.

LA LANGUE JAPONAISE

Introduction

La langue japonaise écrite se compose de deux syllabaires de cinquante sons chacun ?àl’origine, les hiragana et les katakana et de milliers de caractères chinois, les kanji. Il existe aussi un système de translation en écriture européenne appelé romaji.

Un peu d’histoire

C’est par l’intermédiaire du bouddhisme et de ses textes sacrés que l’écriture chinoise , les kanji, fut introduite au Japon. Cependant, leur difficulté de lecture et d’écriture creusa un fossé entre les gens instruits et ceux qui ne l’étaient pas, les femmes en particulier. Pour pallier cet inconvénient, les kana furent inventés au cours des VIIIème et IXème siècles. Ils sont la forme simplifiée des kanji les plus fréquents. Les hiragana ont une forme cursive et les katakana des lignes anguleuses. Ces deux syllabaires de 51 signes et 51 sons au départ, permirent à tous d’accéder à l’écriture et la littérature devint bientôt le domaine des femmes.

Les hiragana et les katakana sont toujours utilisés de nos jours mais sont moins nombreux que par le passé. On les appelle cependant toujours le « gojûon » (« les cinquante sons ») bien qu’ils n’en comportent plus que 46.

Pour ceux qui désirent s’initier à l’écriture japonaise, c’est par l’apprentissage des hiragana qu’il faut commencer.

Utilisation des différents systèmes d’écriture

Dans les textes japonais, en règle générale, les mots d’origine chinoise sont écrits en kanji, les mots japonais sont soit écrits entièrement en hiragana, soit avec un kanji et une terminaison en hiragana, les terminaisons et mots grammaticaux sont écrits en hiragana, et les mots et noms d’origine étrangère sont écrits en katakana. Les romaji ne sont utilisés que pour des sigles. Cependant, ces règles sont souples et il n’est pas rare qu’on les transgresse volontairement pour faire des effets spéciaux, surtout dans les publicités.

Les hiragana

Les hiragana sont utilisés pour représenter les mots grammaticaux, terminaisons de verbe et particules enclitiques (particules d’une syllabe en général placées ? la fin des substantifs pour indiquer leur fonction dans la phrase). Ils peuvent aussi être utilisés à la place des kanji lorsque ceux-ci sont particulièrement compliqués ou par choix personnel. Les enfants commencent leur apprentissage de la lecture et de l’écriture avec les hiragana. D’autre part, tout texte peut être transcrit entièrement en hiragana, ce qui n’en simplifie pas toujours la lecture, mais c’est une autre histoire…

Les katakana

Les katakana sont utilisés pour représenter les mots et les noms étrangers adoptés par la langue japonaise, qui en comporte beaucoup. Ils servent aussi à représenter la lecture de noms japonais, noms de personnes, noms de lieux (les hiragana peuvent aussi remplir cet office).

Les kanji

Les kanji sont des caractères chinois. On en compte des milliers mais le minimum nécessaire à la lecture d’un journal est de 1945. Cela correspond au nombre de kanji qu’un collègien japonais est censé connaître à quinze ans, fin de la scolarité obligatoire.

Transcription en « romaji » et prononciation

Il existe deux systèmes de transcription de l’écriture japonaise en alphabet romain, les romaji : le système datant de l’ère Meiji, utilisé par le Ministère de l’Education Nationale et enseigné à l’école, et le système de transcription Hepburn, beaucoup plus simple et facile à lire, utilisé par exemple, sur les panneaux de signalisation. C’est donc le système Hepburn qui sera expliqué ici..

La prononciation du japonais est simple et ne pose pas de graves problèmes aux francophones. Cependant certains sons de la langue japonaise sont peu familiers à ces derniers.

QUELQUES NOTIONS SUR LA CALLIGRAPHIE JAPONAISE

La calligraphie est une forme d’art qui a été étudiée depuis plus de 3000 ans. Sa connaissance est importante pour la compréhension de la culture nippone. La calligraphie ne se borne pas à un simple exercice d’ écriture manuelle sophistiquée, mais représente l’une des formes d’art principales de l’ Extrême-Orient. A l’Ouest, la calligraphie a été instaurée pour supprimer l’individualisme et trouver un style uniforme. Au contraire, la calligraphie japonaise (shô) tente de donner vie aux mots et de les doter de « caractère ». Les styles sont très individuels et différent selon les personnes. La calligraphie japonaise peut poser problème aux occidentaux qui tentent de la comprendre ; le travail d’écriture est généralement achevé en quelques secondes, de telle sorte que les non-initiés ne peuvent vraiment apprécier le degré de difficulté impliqué dans l’acte. De plus, les caractères ne sont écrits qu’une seule fois : aucune modification ou addition n’est possible par la suite.

Qu’est-ce qui distingue la bonne calligraphie de la mauvaise ?

La différence est notable pour un oeil entraîné, mais difficile à décrire. Voici quelques caractéristiques d’une calligraphie soignée :

o Il apparaît, dans l’ensemble, un équilibre naturel entre caractères et composition
o Les lignes droites sont fortes et claires.
o Les lignes courbes sont délicates.
o Il y a une variation subtile de l’épaisseur du trait.
o La quantité d’encre présente sur le pinceau joue un rôle important.
o La taille des caractères est d’une échelle qui donne vie au travail.
o Il y a un rythme qui ressort de l’oeuvre entière.
On peut aborder la calligraphie en termes de musique. Le calligraphiste s’assimile à un pianiste et le poème qu’il écrit correspond à la musique qu’il produit. Le musicien s’investit dans sa musique pour en donner le meilleur rendu.

Une brève histoire de la calligraphie japonaise

La calligraphie commença à s’infiltrer dans le Japon durant le VIIème siècle. Le bouddhisme, issu de l’Inde, a voyagé é travers la Chine et la Corée et a donné lieu à beaucoup de conversions chez les Japonais, incluant les empereurs. Des écritures bouddhiques ont été transcrites en japonais de manière très esthétique par des prêtres. Le calligraphiste japonais le plus renommé fut certainement le bouddhiste Monk Kukai. Une histoire raconte que l’empereur Tokusokutei lui demanda de réécrire les textes figurant sur un panneau endommagé comportant cinq éléments. On relate que Kukai a pris un pinceau dans chaque main, en coinçéa un entre les doigts de chaque pied, et un dernier dans la bouche. Il fut capable de réécrire simultanément les versets figurant sur chaque colonne.

Il y a cinq types basiques dans la calligraphie japonaise : tensho (style lié), reisho (style fin), kaisho (style gras), gyosho (style semi-courbe), sosho ( style courbe). Ils sont tous apparus avant le IVème siècle. Par la suite, vers le VIIIème siècle, les japonais développent leurs caractères kana, ces derniers exprimant des sons au contraire des caractères calligraphiques qui s’apparentent plus à des idéogrammes. Le développement des kana a donné naissance aux manyogana, hiragana et katakana. Les manyogana sont certains caractères chinois (kanji) utilisés phonétiquement depuis le VIIIème siècle pour représenter les syllabes japonaises. En ce temps, les Japonais n’avaient pas encore de système d’écriture propre. Quelques poèmes japonais ont été réécrits phonétiquement en kanji, tandis que dans d’autres les kanji ont été utilisés de manière idéographique. Les hiragana et katakana ont surtout été introduits dans un souci de simplification drastique. Pour la gent noble japonaise, les hiragana se sont développés d’une façon scripturale harmonieuse et sont devenus l’unique style calligraphique japonais.

LE REGIME POLITIQUE

La constitution de 1946, élaborée par l’occupant américain, est scrupuleusement appliquée. Elle a permis une grande stabilité puisque de 1945 à juillet 1993 l’archipel a été dirigé par deux empereurs et deux familles.

L’empereur :

o Ses pouvoirs politiques aujourd’hui sont inexistants , l’empereur n’est appelé qu’à ratifier des choix qui sont pris en dehors de lui.
o Mais il n’en demeure pas moins  » le symbole de l’Etat et de l’unité du peuple  » et reste pour les Japonais d’aujourd’hui le garant de la pérennité nationale. Cette idée, profondément enracinée dans l’âme japonaise, que l’institution impériale s’identifie à la nation et que celle-ci viendrait nécessairement à disparaître le jour où l’empereur cesserait d’être l’incarnation du peuple, explique l’acharnement mis à sauvegarder au moment de la capitulation, l’institution impériale. On voit même s’amorcer un mouvement tendant à renforcer les pouvoirs de l’empereur.

Le gouvernement :

o Celui-ci se compose du Premier ministre, qui en assure la présidence, et des ministres d’Etat. le Premier ministre est choisi parmi les membres de la Diète, et c’est le parlement qui le désigne directement.
o Par le jeu du bipartisme japonais, c’est toujours le chef de la formation majoritaire qui accède aux responsabilités suprêmes.
o Les ministres d’Etat, eux, sont nommés par le chef du gouvernement, qui peut les révoquer à son grè.
o le cabinet (gouvernement) exerce ses pouvoirs (direction et surveillance de l’administration, application de la loi, gestion des affaires de l’Etat) sous le contrôle de la Diète. Il est responsable devant elle.
o mais l’exécutif (le gouvernement) possède le droit de dissoudre la Diète.

COMMERCE ET AGRICULTURE

o Agriculture

L’agriculture ne joue plus le même rôle qu’avant guerre. L’urbanisation et l’industrialisation du Japon ont conduit à une baisse de la population rurale et de la population active employée dans l’agriculture, qui ne regroupe plus que 7,2 % des actifs. Sur les 5 millions d’hectares cultivables, plus de 40 % sont toujours consacrés ? la riziculture. La production est subventionnée par une caisse de contrôle du riz qui fixe les prix et garantit aux agriculteurs un revenu élevé. En 1993, le pays a produit 9,8 millions de tonnes de riz, occupant le neuvième rang mondial. Les céréales, blé, orge, avoine, cultivées dans le nord de Honshu et sur l’île de Hokkaido, sont en recul constant et le Japon complète ses ressources en important du blé australien et américain. L’élevage, peu développé en raison du manque de pâturages, est une activité traditionnelle de Hokkaido et de Honshu. Thé (92000 tonnes en 1993, septième producteur mondial), canne à sucre et coton sont les productions naturelles du sud du Japon.
L’exiguïté caract?rise les exploitations agricoles : 70 % des fermes ont moins d’un hectare de superficie ou moins encore. Beaucoup d’agriculteurs travaillent aussi à mi-temps dans l’industrie.

Sylviculture et pêche

Les deux tiers du Japon sont occupés par la forêt ! ; sur cette surface, les deux cinquièmes environ contiennent des variétés à bois tendre. L’état possède environ 30 % de la forêt japonaise, une agence forestière gère les ressources et contrôle le repeuplement. Malgrè ces ressources, l’économie forestière est en régression et, pour satisfaire la demande intérieure qui s’accroît régulièrement, le Japon doit importer du bois. La production en 1992 a été de 28,7 millions de m3.

La pêche est l’une des industries les plus importantes du Japon, les japonais étant parmi les plus gros consommateurs de poisson. Le Japon est le troisième producteur mondial avec 8,1 millions de tonnes de prises (1993). La flotte hauturière japonaise est l’une des plus grandes du monde. La pêche en haute mer complètement industrialisée concourt pour environ 25 % au total des prises tandis que la pêche côtière représente presque la moitié de la production totale de cette industrie. La pisciculture et l’ostréiculture sont pratiquées dans les eaux calmes de la mer du Japon.

o Mines et industries

Les ressources minières du Japon sont variées mais limitées. Pierre à chaux, cuivre, plomb, zinc et quartzite sont extraits en quantité insuffisantes pour satisfaire la demande intérieure. Le charbon est la seule matière première présente en quantité substantielle. Il est extrait à l’est de Hokkaido, à Fukuoka et Kuyshu. Mais ce sont des charbons pauvres et d’extraction difficile. Les matières premières sont le premier poste des importations du Japon.

Quasiment détruite au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’industrie japonaise s’est reconstruite en l’espace de trente ans. La croissance industrielle atteignait une moyenne de 9,4 % par ans au cours de la période allant de 1965 à 1980, et elle fut de 6,7 % par an pour la période allant de 1980 à 1988. Le Japon demeure toujours le chef de file mondial en matière de construction navale, d’industries électroniques et d’industrie automobile. En 1993, le Japon a produit 99,6 millions de tonnes d’acier, ce qui en fait le premier producteur mondial. Encouragées par une forte, les entreprises japonaises délocalisent de plus en plus leurs activités avec des conséquences sur l’emploi intérieur ! ; il y avait officiellement 3,2 % de chômeurs au Japon en 1995.

Le Japon fait partie des premiers pays du monde producteurs d’électricité. 61 % de l’électricité est d’origine thermique ! ; les centrales hydroélectriques en produisent 12 %, les centrales nucléaires 27 %. La production annuelle d’électricité est d’environ 888 milliards de kilowattheures. L’insuffisance de ses ressources énergétiques oblige le Japon à importer en grande quantité les matières premières (le Japon est le premier importateur de pétrole au monde).

o Echanges

En 1994, les importations ont atteint le chiffre de 274,4 milliards de dollars, et les exportations 395,6 milliards de dollars, donnant au Japon le troisième rang mondial des pays exportateurs. Les produits manufacturés entrent pour plus de 90 % dans le chiffre total des exportations ! ; le pétrole brut et le pétrole raffiné représentent 17,4 % des importations, les matières premières comme le bois, les minerais et les métaux 6,4 %. Jusqu’en 1993, les importations de riz étaient interdites , mais de mauvaises récoltes, en 1993-1994, forcèrent le Japon à en importer d’urgence environ un million de tonnes, en provenance de Thaïlande, d’Australie et des Etats-Unis. En 1994, la conclusion de l’Uruguay Round et les dispositions de l’accord sur l’Organisation mondiale du commerce

(World Trade Organisation) ont amené le Japon à accepter d’ouvrir davantage son marché intérieur.

* Le commerce extérieur est essentiel pour l’économie japonaise. En effet, le marché intérieur est incapable d’absorber entièrement les produits manufacturés fabriqués par l’industrie japonaise. De plus, comme le Japon est obligé d’importer une grande partie des matières premières dont dépendent ses industries, le pays est dans l’obligation d’exporter une proportion substantielle de sa production annuelle nationale. Le Japon a utilisé les énormes excédents commerciaux accumulés pendant les années 1970 et 1980 pour réaliser ? l’étranger des investissements massifs.

En 1993, les pays asiatiques représentaient environ 42 % du total des importations
Les services audiovisuels

Le cinéma
Marché de 7.5 MdF en 1996, le cinéma au Japon est considéré comme une industrie et nést pas soutenu par les pouvoirs publics. La fréquentation des cinémas a été divisée par 10 depuis 1958 et atteint 120 millions d’entrées en 1996. Le Japon est le 2ème marché à l’export (avec l’Allemagne) après les Etats-Unis.

La vidéo
Le marché de la vidéo (vente et location) a atteint 35 MdF en 1996, correspondant à 1 milliard de cassettes visionnées. On recense 45 éditeurs au Japon.

La musique
L’industrie musicale a généré un chiffre d’affaire de 35 MdF en 1995 représentant le 2ème marché
mondial après les Etats-Unis. Il faut rappeler l’importance du marché du karaoke (40 MdF en 1996) véritable phénomène de société au Japon.

La télévision
Deuxième marché mondial après les Etats-Unis, le marché de la télévision au Japon représente environ 130 MdF. Les diffuseurs hertziens sont la NHK (public, 18 % du marché) et les réseaux de télévision commerciale (5 grands réseaux nationaux, 73 % du marché).on estime que le Japon achéte 400 h de programmes français (documentaires et films) par an pour un montant de 20 MdF.

Lédition électronique
Le marché des CD ROM : 10 MdF en 1995, 4000 titres disponibles (42 % sur PC, 39 % sur console, 13 % pour karaoke). On estime qu’un titre moyen vend entre 2000 et 7000 copies. Un hit peut monter à 30000 copies. La prédominance des jeux est assez marquée, ceux-ci sont aussi largement diffusés sur les consoles Nintendo, Sega et Sony.

Traitement de l’air

Le marché japonais de l’environnement est un marché porteur, solvable et en pleine expansion : selon les estimations du MITI (Ministery of International Trade and Industry), le marché des industries de l’environnement, estimé à 1500 milliards de yens en 1993 (75 milliards de francs environ) devrait atteindre 2300 milliards de yens en l?n 2000 et 3500 milliards d’ici 2010.
L’industrialisation forcenée du Japon, la proximité entre zones urbaines et industrielles, et le manque d’espace ont conduit à une importante pollution de l’air, accentuée par un large recours à l’incinération, important producteur d’émissions nocives. Cette tendance est renforcée dans les grandes villes où la densité de population est très élevée (on compte en moyenne 1500 habitants au kilomètre carré).

Ferroviaire

Impénétrable il y a encore moins de dix ans, le secteur ferroviaire est devenu l’un de ceux offrant le plus d’opportunités pour les sociétés françaises.
La recherche des meilleures techniques, fusent-elles étrangères, a pris désormais le pas sur les préférences classiques des exploitants pour les constructeurs japonais.
Nouvelle opportunité de débouchés : les nouveaux systèmes de transport urbain. Le réseau de tramway au Japon, qui a son apogée totalisait 1500 km dans 65 villes, s’est fortement contracté aujourd’hui (240 km dans 19 villes).ce système connaît toutefois un vaste regain d’intérêt au Japon et plusieurs municipalités envisagent l’implantation d’un système moderne de tramway ou la rénovation de leurs systèmes existants.
Chiffres-clé : 403 milliards de passagers/km/an ; plus de 40 % du trafic mondial. Un parc important de véhicules (plus de 50000) et une production annuelle dépassant les 25000 unités.

Les services informatiques

L’industrie des services informatiques a connu, au Japon, une forte expansion à la fin des années 80. Après deux années difficiles (1993-1994), elle connaît une nouvelle croissance depuis 1995 et pèse aujourd?ui 350 milliards de francs.

La nourriture japonaise

Le repas au Japon n’est pas relié à la fonction primaire de manger pour se nourrir mais fait partie intégrante de l’art dans sa forme la plus pure.
Les présentations sont comme des tableaux, chaque ingrédient ayant sa place sur une même assiette ou des ramequins séparés. Tout le repas se déroule avec des baguettes, pas de nappe et pas de serviettes de table. A la fin de chaque repas chaque personne a un petit bol d’eau chaude parfumée au citron pour se dégraisser les doigts. Question boisson on boit du saké, de la bière ou du thé vert ,chaud ou froid. Le repas japonais ne comporte pas de dessert, on termine généralement par un fruit.

L’un des plats que vous risquez de rencontrer le plus souvent au japon est le sushi. Il se présente sous forme d’une boule de riz aplatie dans laquelle on se trouve un morceau de poisson cru.
La différence avec un maki est qu’il est roulé entouré très souvent d’une feuille de Nori (algue) et peut présenter de multiples ingrédients dans son centre, soit du poisson cru, du caviar, de l’omelette.

Il existe un moyen peu onéreux pour se nourrir au japon, ce sont les Kaiten zushi. Il s’agit d’un grand comptoir circulaire autour duquel sont installés les clients et au centre duquel les cuisiniers préparent les sushi, toujours par paires. Chaque paire est mise sur une assiette de couleur différente suivant les prix (assiettes rouges 100 yens soit environ 45 francs) et tourne sur le comptoir. Le client prend ce qui lui plaît et paie à la fin. Inconvénient attente importante avant d’être servi suivant les heures de pointe.

Voici une liste non exhaustive de ce que vous risquez de goûter  :

 shake (sushi au saumon),

 ikura (sushi entourés d’algues croustillantes avec des œufs de saumon au milieu),

 tamago (sushi a l’omelette).

Au moment de payer fendez-vous d’un GOCHISOO SAMA DESHITA qui fera comprendre au cuisinier que vous avez bien mangé.
La plupart des plats japonais comportent du poisson cru mais il existe des plats à base de viande cuite tel que le sukiyaki (bœuf, champignons, tofu et nouilles de blé cuits au wok à la table).
On peut trouver également du poulet.
Ce sont des brochettes traditionelles servies sans présentation dans les assiettes.
Etant donné que les ingrédients sont coupés en très petits ,le temps de cuisson est très court.En complément on dispose d’un bol de riz blanc ainsi qu’une petite assiette dans laquelle on verse individuellement de la sauce.

En entrée généralement on trouve une soupe claire au poisson blanc ou soupe claire aux moules.
Pour le déjeuner vous trouverez généralement une soupe à base de lamelle de porc et un œuf et des nouilles