Le packaging tue !

Philippe Geluck, tout le monde connaît. Au moins son incroyable chat au bon sens absurde. Mais que Philippe Geluck parle de notre métier du packaging, c’est beaucoup plus rare. Jean-jacques Evrard nous envoie ce succulent papier vu sur la grande toile.

Accrochez-vous.

Les Français sont en train de se poser la question de savoir s’ils ne
devraient pas imprimer sur les paquets de cigarettes (dont le prix vient
d’ailleurs d’augmenter considérablement) la photo d’un fumeur atteint du
cancer du même nom ainsi que la mention  » le tabac tue « . L’effet sera-t-il
suffisamment dissuasif que pour décourager les futurs consommateurs ou faire
baisser la fréquence d’inhalation des adeptes de Jean Nicot (1530-1600).

L’idée n’est pas bête et pourrait faire des petits. On ferait imprimer sur
les sachets de bonbons des photographies de dents gâtées et sur les
étiquettes des bouteilles de bière ou de whisky des clichés d’accidentés de
la route perdant leurs derniers litres de sang dans le bas fossé. Sur chaque
emballage plastique, chaque canette, chaque bouteille d’eau minérale, une
vue de décharge publique où s’entassent pour les siècles des siècles les
rebuts de notre société d’hyper consommation. Sur nos T-shirts, casquettes
et chaussures de sport, on verrait le portrait des enfants esclaves qui,
dans des caves obscures quelque part en Asie, pour quelques centimes d’euro,
cousent de leurs petits doigts les vêtements que nous porterons seulement
quelques fois avant de les bazarder parce que le colori ne sera plus de
saison.
doc-681.jpg _ Il faudrait aussi apposer sur chaque litre d’essence l’image d’une
mouette mazoutée et sur chaque baril de pétrole celle des terres inondées
par les océans qui vont bientôt déborder suite au réchauffement de la
planète ou celle de populations martyrisées par des guerres dont le seul but
est de préserver l’approvisionnement d’or noir des pays les plus riches et
les plus égoïstes du monde.

Excusez-moi, je m’énerve. Au fond, la meilleure
solution serait peut-être, tout simplement, de faire imprimer sur les
billets de banque cette mention ;  » Peut nuire gravement à l’humanité « .

Philippe Geluck