Les sens et le packaging

L’environnement sensoriel de l’homme moderne est quotidienne-ment encombré par la percep-tion de20 000 stimulis visuels, 800 mots différents et …150 marques ; mais il n’est capable de retenir qu’une petite dizaine de ces marques en fin de journée.

Ces chiffres moyens doivent être corrigés à la hausse, et de beaucoup, quand cet homme devenu consommateur, se retrouve dans son super-marché moderne ! Alors, que peut-on faire pour que notre produit se distingue parmi les autres ?


La réponse est pour une grande part, dans son identité, dans sa présentation, dans ses astuces d’utilisation en un mot, dans son de-sign.

L’ objectif du design sera essentiellement d’ouvrir un territoire de désirs dans l’imaginaire du consommateur. On me rétorquera qu’il s’agit là de données irrationnelles. Oui, ne nous en cachons pas.

Les langages utilisés par les designers sont du domaine des sensations, de l’instinct, des archétypes, des idées reçues qui assaillent tout individu et en particulier, la consommatrice poussant son caddie à la vitesse moyenne de un mètre par seconde !

Nous sa-vons que le consommateur n’a pas un comportement unique devant les produits. L’irrationnel se mêle au rationnel dans une proportion qui varie selon la nature du produit et les circonstances de l’achat…

Pourquoi achète-t-on une Vel Satis de Renault ? Parce qu’elle offre l’espace ou parce qu’elle est une façon d’être différent des autres ?

Pourquoi les ado ne veulent-ils (au jour où j’écris cet article !) de sac à doc que Eastpark ? Plus fonctionnels ? D’autant plus qu’au point de vue design…

Boire Coca Cola plutôt que Pepsi (quel horreur !).

Sans oublier l’astuce de la bouteille Evian « écrasable » qui aurait réveillé une soudaine prise de conscience écologique du consommateur ! ! Ou, n’y verrait-on pas plaisir de l’oeil d’un design réussi  ? Ou la joie ludique d’écraser la bouteille dans le bruit violent du plastique que l’on brise ? L’eau à l’intérieur, est toujours restée la même …

Voilà un bel exemple de polysensualité dans le rap-port qui uni le consommateur et le produit.

Le designer d’aujourd’hui ?
Plus que jamais se doit d’être un musicien des sens.