Patrick Cox et Charles Jourdan

Si la haute couture française est reconnue il est un domaine dans lequel sa suprématie est loin d’avoir le même statut : celui de la chaussure de prestige. Pourtant un nom tel que celui de Charles Jourdan bénéficie d’une notoriété universelle. Brigitte Bardot, la princesse Lady Dy en ont été les meilleures ambassadrices. Au moment où un nouveau designer en prend la tête, il s’agit de Patrick Cox, Admirable design fait le point sur l’homme et la marque. Charles Jourdan, histoire d’un glorieux passé ou d’un avenir radieux ?

Shoes-design :Patrick Cox chez Jourdan.

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Charles Jourdan : une marque, un design.

Patrick Cox, designer du pied …
Prendre la succession d’André Perugia et de Roger Vivier qui ont, dans le passé, travaillé pour la célèbre marque française de chaussures, ne semble pas inquiéter Patrick Cox qui vient d’en être nommé à la tête du design.

Il faut dire que pour ce Canadien francophone de 40 ans, la France et sa culture, a toujours habité son esprit. Devant ce nouveau défi, il adopte logiquement une démarche de pro : s’imprégner de la culture de la marque en analysant tout ce qui a bâti son succès. Et trouver les voies nouvelles pour un design qui s’inscrit dans l’actualité : « séduire les jeunes femmes d’aujourd’hui comme Jourdan a pu séduire leurs mères ! ». Beau challenge que Patrick Cox est prêt à relever après avoir créé en 1986 à Londres, sa propre marque de chaussures Wanabe, et sa collection de prêt-à-porter, parfums et accessoires.

Le style français de la chaussure.
A l’écouter, le design Charles Jourdan est à l’opposé du style Italien qui relève d’un esprit plus industriel. Pour les Français, la chaussure est associée à l’artisanat et au luxe. Les chaussures françaises se caractérisent par des lignes plus géométriques, plus droites. A cela Charles Jourdan a ajouté sa touche personnelle d’un design architectural et d’ un univers révolutionnaire de couleurs. Pour lui ce sont les bases de ce fantastique succès qu’est Charles Jourdan.

Charles Jourdan : une marque, un concept.

Les racines de la marque sont à Romans où Charles démarra la société en…1919. Mais c’est dans les années 60 que la marque a été à son top en tant que marque exclusive, créative, chic et très parisienne. Elle produisait 650 000 paires de chaussures par an , à comparer à 500 000 aujourd’hui. La première boutique a été ouverte boulevard de la Madeleine en 1957 et le premier contrat avec Christian Dior en 1959. Les années fastes !

Les trois fils du fondateur, René, Charles et Roland prennent la relève. Roland, l’esprit créateur de la bande, en devient président en 1971 et présente dans le monde entier sa collection, alors aux antipodes de ce qui se faisait. Contrairement aux autres marques, sa collection ne relevait que de 10 modèles, produit à 100 000 exemplaires et déclinés chacun en 20 couleurs, alors qu’une collection digne de ce nom se devait de présenter plusieurs centaines de modèles et peu de variations ce couleurs !

La mort de Charles en 1976, le départ de Roland en 1981 et la prise contrôle de la société par des investisseurs étrangers ont fait que la marque a perdu sa place dans l’univers de la chaussure de prestige.

Mais c’est alors que Patrick Cox vint …

Photo de Solve Sundsbo