Webdesign à 45°

Vous êtes sûrement nombreux à avoir remarqué la progression constante de « l’angle à 45° » dans le design des nouveaux sites, bien souvent catastrophique il faut le dire. C’est l’occasion pour nous de remonter aux origines de cette mode en passe de devenir un standard au grand malheur des webdesigners pro.

L’origine exacte sera toujours contestable, mais l’on peu clairement dire que ce courant est apparu sur le web avec la mode du flash et de toutes une génération de webdesigneurs passionnés de musique techno. On peu aussi rapprocher ce style de pas mal de mangas futuristes.

La mode de l’angle à 45°, ou plus précisément, la « coupe à 45° » sévissait avec brio dans le milieu techno (album, flyers, stickers, T-Shirt, etc.), puis sur le web avec des graphistes qui ont eu accès au Flash qui libérait des contraintes habituelles du web.

L’adoption de la coupe à 45° était alors résolument futuriste et d’avant garde. De grands aplats vectoriels donnaient une impression zen mêlée à des circuits imprimés symbolique.

Mais avec la démocratisation du Flash (que le graphiste qui n’est pas flasheur dans la salle lève la main !), l’augmentation des débits de connexion à internet, et la domination du navigateur Internet Explorer, la coupe s’est faite de plus en plus pleine. Tous les graphistes un peu pressés ont alors pensé qu’une petite coupe donnerait rapidement un coté « cool-techno-actuel » à leur design.

Voyant cela, les autres webdesigners y sont allés de plus belle et l’on arrangeait à toutes les sauces. A tel point que rares sont les agences de webdesign à ne pas être tombées dans la mouvance de l’angle à 45° pour faire plaisir aux clients qui voulaient voir leur site comme un « reflet techno-cool-start-up-etc » de leur société.

Aujourd’hui le fameux angle est présent sur tous les sites persos grâce en partie aux générateurs de sites des hébergeurs gratuits.

L’overdose est telle que le sens premier de cette coupe est complètement perdue, dénaturée par des armée de graphistes copieurs, sans imagination ni talent.

La coupe est maintenant définitivement entachée d’une certaine vulgarité liée à sa profusion ainsi qu’à la facilité et la médiocrité avec laquelle certains l’on appliquée.

Et ce symbole de futurisme et d’avant garde l’est maintenant moins que les courbes psychédéliques orange-marron-vert pomme des années soixante.

Les tendances les plus modernes, passée à la moulinette du web vieillissent toutes très vite, usées par la masse.

Face à ces tendances de tous bords, les webdesigners éclairés souhaitent souvent rester dans les standards indémodables, symbole de sérieux et de maîtrise du web.

Comme me le dit souvent un grand designer mondialement connu : « Le design ne dois jamais être gratuit ! »