A voir cette semaine : 3 nouvelles vies

Vous n’êtes pas abonnés à ODP ? La lettre confidentielle qui aime se teinter d’english vous propose tout de même trois « must » cette semaine, placés sous le signe du renouveau.

Tous les jours : Nouvelles vies

Un service de table en… bouse de vache.

« L’éco-design n’est pas une utopie mais un outil au cœur même de l’expérience créative, assure Carolina Tinico, la commissaire d’exposition de « Nouvelles vies » à la galerie du VIA. L’ensemble des savoir-faire liés à la discipline s’ouvre à de nouvelles voies pour être à la hauteur du futur interconnecté et complexe qui nous attend. » La preuve avec ce panorama enthousiasmant, remarquablement cohérent et diversifié de l’apport du design dans les démarches de recyclage, de valorisation de déchets ou encore de recherches de nouvelles matières. Sandra  Biaggi, rédactrice en chef d’ODP, un rien facétieuse, a particulièrement apprécié le travail du Museo della Merda – Musée de la Merde comme vous l’aurez deviné – fondé en 2015 par l’entrepreneur agricole Gianantonio Locatelli, un groupe de chercheurs et l’architecte milanais Luca Cipelletti. Son objet ? Promouvoir la bouse de vache comme matériaux du futur : « mélangée à de la paille, aux déchets de la ferme et à de l’argile, la Merdacotta est un matériau proche de la terracotta, résistant, beau, durable et même imperméable s’il est verni et cuit à 1000 degrés. »

Pas moins intéressant, le meuble créé à partir d’exemplaire du Financial Times, au teinte rosé et au toucher si doux (l’effet du recyclage de l’économie et de la finance ?), paraît présenter un futur paradoxal pour la presse papier : si des designers croient au « newspaper wood » les journaux ne sont peut-être pas tout à fait morts (par le Néerlandais Breg Hanssen de Vij5). Comme un écho au dernier article sur les Pays-Bas, le plat pays qui lutte contre vents et marées (la source de sa créativité ?) est très représenté (voir le tapis de Tejo Remy et René Veenhuizen en photo de une). Les Français ne sont pas moins en reste avec les chaises de Jean Nouvel ou Philippe Starck (chaise Broom, à 90 % en polypropylène de bois récupéré), les intrigantes et légères lampes en cintres de récupération d’Eugénie de Larivière pour Emmaüs Alternatives, les travaux d’adaptation et de soin des 5.5 designers, ou encore les étonnantes pièces en cuir ou en paille éditées par Do not exist limited editions, un « label artistique » en cours d’éclosion (entre maison d’édition et galerie). A ne pas manquer (entre autre) le passionnant travail de Maximum qui récupère directement des déchets industriels ayant déjà une forme pour les intégrer dans une nouvelle production sérielle de mobilier. Des matériaux, un processus, un objet beau et utile : du design…

Chauffeuse en barrière de sécurité de police, chutes de matelas et de textile par Maximum.

Les plus sourcilleux jetteront un œil à la scénographie réalisée par le designer Tom Hebrard, la plasticienne Célestine Peuchot et l’architecte Thomas Rième. Tous trois se sont rencontrés au labo collaboratif Villette makerz by Woma et ont réalisé une « scéno » de bric et de broc… sans rien en montrer ! Ici, tout est coordonné, harmonieux et, apparemment,  neuf. L’ensemble a pourtant été construit à partir de matériaux divers recueillis après plusieurs événements, à partir de chutes de production d’un fournisseur de bois de menuiserie (ici, Gosjean) ou encore récupérés à la ressourcerie La réserve des arts puis reconditionné ou utilisé brut. « Six mois de production, souligne Tom Hebrard, surtout parce que nous tenions à mettre en place un circuit de récupération pérenne. » Circuit désormais existant grâce à la matériauthèque Amat et Crealians, partenaires de l’exposition. Résultat : un coût bien inférieur à une fabrication à partir de matériaux neufs pour un résultat équivalent (sinon meilleur pour cause de créativité renforcée ?) et une planète préservée.

A la galerie VIA, 120, avenue Ledru Rollin, 75011 Paris.
Métro : Gare de Lyon / Ledru Rollin
Du lundi au vendredi de 9h30 à 18h30. Jusqu’au 25 octobre.

 

 Mercredi : We dream under the same sky

Vente aux enchères au profit des réfugiés des 25 œuvres uniques réalisées par autant d’artistes et exposées au Palais de Tokyo la semaine dernière.
Cocktail en partenariat avec le Refugee Food Festival. Vente à 20h.
Sur invitation, 19h à la galerie Azzedine Alaïa – 18 rue de la Verrerie
Paris 4 (M° Hôtel de Ville)

Jeudi : Frühstück materiO

L’occasion de se familiariser avec matériO, l’excitant service de veille sur les matériaux et les nouvelles technologies. Un petit déjeuner, de 9h à 10h, pour découvrir les matériaux phares de la rentrée, certains issus du 100 % design, les innovations magiques à ne pas rater pour vos projets… En une heure  chrono, chouquettes, café et jus d’orange en sus…
Inscription ouverte exceptionnellement à tous, obligatoire à : hello@materio.com
matériO – 8 rue Chaptal, 75009 Paris (M° Pigalle)