Le charme des marques locales…

Nicolas Chomette est troublé par le retour du local dans l’esprit du consommateur.

Y verrait-on le signe avant-coureur d’une lassitude de l’infiniment grand, du global anonyme à force d’être universel ?

En tous les cas, cela mérite réflexions.

A lire, donc.

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A l’initiative de l’office du tourisme de la ville, la station Courchevel vient de lancer une ligne textile de 110 références pour hommes et femmes, en attendant une collection de bijoux haut de gamme.

Depuis le début de l’année, Mathias Chaize, un créateur installé à Barbès propose, sous sa marque Barbes Business School, des vestes militaires, des T-shirts et des sweat-shirts qui rappellent ceux des universités américaines. Quant à la marque de T-shirts branchés 64, elle célèbre depuis plusieurs années les valeurs du Sud Ouest. Il n’y a pas que Gap et H&M dans la vie.

Hier, regardé avec une sympathique condescendance et apprécié pour la part d’exotisme que portaient ses “spécialités”, le local trouve, plus que jamais en France, un nouveau rôle. Il devient signe de fierté d’appartenance, vecteur de revendication pour des alter consommateurs désireux de reprendre le pouvoir sur une offre de plus en plus standardisée.

Les marques “nationales”, qui traversent actuellement une zone de turbulence, pourraient tirer profit de ce retour du local. Elles ont toutes dans leur portefeuille des recettes d’ici ou d’ailleurs : les valorisent-elles assez ? Ne les étouffent-elles pas un peu trop au nom de valeurs davantage définies pour une marque unique que pour un groupe de produits hétérogènes ? Leurs packagings jouent-ils assez la couleur locale ?

Le commerce équitable de proximité est peut-être en train de naître. Ne passons pas à côté.