Penninghen quoi ?

Quand on parle d’écoles de design il y a toujours quelqu’un pour citer Penninghen dans la conversation. Tant ce nom fait partie de notre univers éducatif professionnel.

Mais sait-on d’où vient ce nom étrange ? Sait-on que l’on doit dire maintenant Esag-Penninghen ? Sait-on ce qu’on y enseigne ?

Fabrice Langlais a pris son micro de pélerin à la rencontre de Gérard Vallin… _ Regard croisé et éclairant …Pour ne plus parler sans savoir !

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Il est des personnes discrètes mais qui font œuvre utile pour le plus grand nombre, les jeunes et la profession …Gérard Vallin est de ceux là en tant que directeur de l’ Esag-Penninghen et membre de réseau Cumulus qui a organisé en juin dernier de l’exposition « European Way(s) of life » à Nantes, siège d’une autre école : L’Ecole de Design Loire Atlantique.

Admirable Design :
Vous êtes à la direction de l’ Esag Penninghen, une école « récente » avec une longue histoire. Pouvez-vous la resituer ?

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Gérard Vallin :

L’école, c’est trois dates :

1868, Rodolphe Julian ouvre un atelier qui formera les plus grands : Nabis, Bonnard, Duchanp, Leger, Matisse ….Et sera considérée comme l’Académie incontournable sur Paris.

1953, le peintre et céramiste Guillaume Met de Penninghen, peintre et céramiste et Jacques d’Andon, décorateur ouvrent des ateliers de préparation aux grandes écoles d’art.

1968 :les deux entités fusionnent sous la forme de l’Ecole Supérieure d’Arts Graphiques et d’Architecture Intérieure.

2006 : l’Esag Penninghen est l’héritière de ces écoles, avec toujours le même esprit : assurer la formation complète, au niveau international, de professionnels créatifs dans deux domaines : la communication visuelle et l’architecture d’intérieure.

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AD : quel est votre point de vue de formateur, sur la communication visuelle et l’architecture d’intérieure ?

GV  : notre projet s’articule autour de 4 axes : pédagogie, rigueur, réalité de la commande, international.

Nous formons 85 élèves chaque année : 55 en arts graphiques et 30 en architecture intérieure. Notre « solfège », c’est le dessin.

En année préparatoire, on apprend les fondamentaux pour accéder à une maîtrise en matière de communication et de volume. L’élève est alors capable de s’organiser, de faire par lui-même.

Ensuite, il accède à l’un des deux départements par concours. Il va apprendre les bases et techniques du métier qu’il a choisi en connaissance. Par la voie de la personnalisation, il saura passer de l’idée au concept et argumenter une proposition.

Pour finir en dernière année par la maîtrise de son métier : adopter un comportement et les réflexes professionnels. L’étudiant est capable de travailler en équipe, d’élaborer une proposition cohérente, d’apporter une solution, de décrocher des contrats. Il sait répondre à une commande, avec un savoir faire et une culture ouverte sur le monde.
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AD : l’international, c’est aussi votre engagement dans Cumulus ?

GV : Nos élèves sont formés avec cette culture mondiale. Nous comptons 20 % d’élèves étrangers. Mais l’enjeu de Cumulus se situe à une autre échelle.

A l’heure de la mondialisation, de l’Europe et du LDM avec le processus de Bologne, les écoles de design forment une même et grande famille. Il était temps de se regrouper pour assurer une véritable visibilité de nos métiers en Europe et dans le monde.
Cumulus Monde en né en 1991 avec 5-6 écoles dans le but de favoriser les échanges internationaux d’étudiants. C’est aujourd’hui le plus grand réseau international d’écoles de créateurs et de designers.

On compte 85 écoles membres, soit 35 pays, qui participent à la réussite des échanges d’étudiants et à l’évolution de la profession par des conférences, séminaires et autres publications annuelles.

AD : quel est le lien entre Cumulus France et l’exposition European Way(s) of Life ?

GV  : En 2002, On a souhaité passer à une nouvelle étape de Cumulus. Les échanges d’étudiants fonctionnaient. Nous avons alors créé une première exposition au Carrousel du Louvre qui présentait le talent de nos élèves, toutes formations confondues. Fort du succès, nous avons décidé de refaire une exposition tous les 4 ans. C’est pour cela que Cumulus France a été créée.

L’objectif : fédérer, montrer la diversité et le talent de tous nos jeunes, autour d’un projet commun et européen.

Aujourd’hui, neuf écoles privées / publiques, sont ainsi fédérées pour le commissariat général de cette exposition : l’Ecole Duperré, l’Esag Penninghen, l’Ensci, l’Ecole Estienne, l’Ecole de design de Nantes, Olivier de Serres, Strate Collège Designers, les Beaux Arts de Saint-Etienne, l’Eid de Toulon.

Le travail est collectif et chacun y assure ce qu’il sait faire de mieux.

Le résultat a été à la hauteur : 250 projets de jeunes designers, architectes, stylistes, décorateurs, graphistes, sculpteurs, illustrateurs …représentant une quarantaine d’universités et écoles européennes de création, soit plus de 25 pays.

Les projets présentés se situaient autour de 10 grands thèmes : naître, se nourrir, jouer, s’instruire, se déplacer, communiquer, travailler, grandir, paraître, aimer.

AD : c’était un véritable panorama de la création contemporaine

GV  : oui et essentiellement européenne.
Autour de l’exposition, il y aura également un colloque scientifique de Cumulus sur le thème Ethique, design et humanisme + les rencontres Innovation Design + une exposition itinérante dans la région + des ateliers et expositions à l’Abbaye de Fontevraud.

L’Europe commerciale, politique, monétaire sont en route. European Way(s) of life a illustré pleinement ce qu’est l’Europe créative.

Le site de l’école