Tricothérapie

Je tricote, tu tricotes, elle tricote,… il y a bien longtempts que ce verbe ne se conjugue plus en famille. Erreur ! Le tricot revient en force.
Nicolas Chomette, directeur de B & G Design, nous détricote cela…

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Il paraît que c’est le “grand” retour du tricot. Et il ne s’agit pas seulement d’élucubrations de journalistes branchées. Les chiffres sont là pour le prouver. Selon une enquête Ipsos réalisée dernièrement pour Bergère de France, 42 % des moins de 35 ans ont déjà essayé et plus de la moitié de ceux qui n’ont jamais tricoté se déclarent prêts à apprendre si on leur en offrait la possibilité. Par “on”, entendez les fabricants de pelotes.

Hier considérée comme une contrainte utilitaire peu glamour, voici soudainement le tricot érigé en activité de loisirs. Les trente-cinq heures sont passées par là. Pas seulement. Les bobos aussi. Parce que le tricot permet à chacun d’exprimer sa créativité en créant quelque chose d’unique, loin des standards commerciaux, et d’apporter sa petite touche personnelle à ce qu’il porte.

Comme toute activité de loisirs, le tricot se pratique d’abord en groupe, il permet donc aussi de “tisser” des liens amicaux avec ceux qui partagent les mêmes goûts. Certains intellectuels y voient même une volonté de réapprendre la lenteur dans une civilisation marquée par la vitesse et l’éphémère.

C’est dire.

Mélange de régression (retour à “la France d’avant”, celle de ses souvenirs d’enfance), de transmission (entre générations mais aussi entre “ceux qui savent” et “ceux qui ne savent pas”) et de transgression (s’échapper d’un présent considéré comme insatisfaisant), le tricot n’incarne-t-il pas à lui seul la recette gagnante pour être aujourd’hui dans l’air du temps ?