Design réutilisable ?

Face à la croissance du volume des ordures ménagères, l’emballage est montré du doigt. Alors, pourquoi jeter nos emballages vidés de leur contenu ? N’y a-t-il pas d’autres solutions ?

Fabrice Peltier, président de P’Référence donne son point de vue d’expert en la matière…

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Quelle vie après la mort ?

Le secteur de l’emballage est précurseur, voire exemplaire en matière de gestion de ses propres déchets. Le respect par les industriels des directives « Emballage et environnement » avec le travail d’éco-conception qui en découle, ont permis d’enregistrer des résultats spectaculaires en matière de réduction de poids des matériaux d’emballage et de volume des packaging mis en circulation.

De ce fait, le poids et le volume des ordures ménagères jetées par les consommateurs s’en ressentent directement, tout comme le taux de recyclage des emballages issus du tri sélectif. Cependant, face à la croissance soutenue et inexorable des lancements de produits de grande consommation emballés, réduction et recyclage montrent leurs limites.

Les dernières études publiées par les collectivités locales sur les avancées du tri sélectif en France soulignent un ralentissement sensible des taux de récupération. Il semblerait, notamment dans les grandes villes, Paris, Lyon, Marseille en tête, que les résultats ne soient pas satisfaisants. En effet, pour le citadin qui vit en habitat collectif vertical « les bacs sont trop petits, ils ne sont pas collectés assez souvent, et pour arranger les choses, les voisins y déposent un peu de tout sans respecter les consignes… »
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Et si jeter n’était pas la seule solution ?

L’emballage le plus écologique est bien évidemment celui qui ne se jette pas, mais celui qui se réutilise. Revient alors à nos mémoires la consigne, avec les bouteilles de vin d’autrefois qui comportaient des étoiles. Aussi vertueuse soit elle, cette solution a été abandonnée depuis longtemps. Elle était jugée trop contraignante pour les consommateurs. De plus, avec la distribution moderne et la concentration industrielle, la consigne était devenue peu réaliste et sans grand bénéfice pour la sauvegarde de notre environnement.

En effet, quel est l’intérêt pour notre planète de multiplier le nombre de camions et les émissions de gaz qu’ils rejettent, pour ramener des emballages vides jusqu’à des lieux de production qui sont désormais de plus en plus éloignés des points de vente. La consigne demeure viable lorsque l’emballage vide doit circuler dans un périmètre géographique de faible envergure entre ses lieux de production, de vente et de consommation.

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La réutilisation d’un produit ne signifie pas uniquement un retour chez l’industriel d’origine pour resservir à emballer… Quelques suremballages novateurs nous montrent de nouvelles voies.

La deuxième vie du produit…

Les conditionnements sont conçus avec pour objectif affiché d’être réutilisés en tout ou partie à un autre usage que celui de leur fonction initiale. Le conditionnement de regroupement de quatre bouteilles de boisson à base de thé Lao Tsu Say, par exemple, peut se transformer en objets usuels. Son corps en matière plastique prédécoupé en cinq endroits permet au consommateur de détacher cinq sous-verre décorés. Ainsi, une partie du packaging peut se conserver et être réutilisée au quotidien. Malibu fait encore mieux avec ses conditionnements promotionnels aux couleurs fluorescentes. Outre le fait d’émerger dans les rayons et d’assurer ainsi au produit une présentation originale et esthétique, le suremballage n’est autre qu’un range CD très pratique.

La réincarnation de l’emballage usagé est donc bien possible. Qui l’eût cru ?