Dîner design…

Nicolas Chomette de l’agence B&G Design, notre chroniqueur maison, nous entretient d’une particularité française : le dîner. En perdition ? En regain ?

Quelques idées reçues sont démontées par les enquêtes…

Nicolas, nous vous écotons…

Parmi les nombreuses spécialités qui font la réputation de notre pays, il en est une dont on parle trop peu : nos dîners. Selon une récente étude de l’INSEE, contrairement à nos voisins allemands ou britanniques qui passeraient leur temps à piocher dans le frigo, nous mangerions ensemble et aux mêmes heures, avec un « pic » se situant entre 20h et 20h30 où nous serions 40 % à être à table. L’étude nous apprend aussi que, pendant que les femmes sont au fourneau, les hommes sont devant la télé… Question habitude des repas, les Français ont donc peu évolué depuis les précédentes études de 1986 et 1998.

Quand le marketing parle de « déstructuration », de grignotage et d’individualisation, les sociologues préfèrent évoquer la ritualisation et la synchronisation des repas. Voilà qui vient remettre les assiettes à leur place. Voilà aussi de quoi rassurer les marques et orienter leurs futures innovations. C’est une certaine idée de la France qui s’esquisse ici. Une France conviviale et chaleureuse où la table est restée un lieu de sociabilité familiale et un repère dans une journée dont l’emploi du temps est pourtant de plus en plus éclaté. La tradition n’est pas morte.

Autre enseignement de l’étude et non des moins surprenants : si les Français, et en particulier les Françaises, ont la corpulence moyenne la plus faible d’Europe, ce serait précisément grâce à ce caractère « réglé » de leur alimentation… Et dire que l’on ne cesse de nous suggérer de bouger et de faire du sport…