Le design et l’écopack attitude

Apparus avec la société de consommation,
les emballages se sont inscrits dans une économie
d’abondance peu soucieuse de l’environnement.
Le consommateur n’accepte plus ce gaspillage et
demande un changement d’attitude radical, durable.

Fabrice Peltier (P’Référence) en donne les conséquences sur le design packaging.

Dans la hiérarchie que font les Français en faveur de l'écologie

Si, pour un grand nombre de
personnes, préserver l’environnement
est devenu une
nécessité, agir pour le préserver
doit être une démarche sincère
et efficace. Un engagement factice
et instrumentalisé pour des raisons
purement marketing et commerciales,
sans relation avec les valeurs de
l’entreprise, juste parce que les
consommateurs sont de plus en plus
sensibles à leur environnement, sera
inefficace, voire dangereux.

La finalité
d’une telle démarche n’est pas
de se présenter du jour au lendemain,
comme plus respectueux de la
planète, mais d’agir concrètement
en minimisant l’impact environnemental
de sa production.

Des consommateurs
écoresponsables


Les études d’opinion le montrent :
de plus en plus de personnes se
déclarent inquiètes pour l’avenir de
la planète et pensent que les efforts
consentis par les industriels pour
préserver l’environnement ne sont
qu’une goutte d’eau.

Dans la hiérarchie des gestes que
font les Français en faveur de l’environnement,
trier leurs déchets arrive
largement en tête, suivi à égalité par
le fait de ne pas gaspiller l’eau ou
l’électricité et de ne plus utiliser de
sacs en plastique.

L’emballage, une
fois qu’il est vidé de son contenu, est
inexorablement un déchet. Il est
donc omniprésent dans les préoccupations
environnementales des
consommateurs. Certains affirment
qu’ils sont désormais prêts à boycotter
les produits des entreprises qui
polluent, mais aussi qu’ils acceptent
de payer plus cher les articles, si la
démarche de l’entreprise qui les
fabrique est plus respectueuse de
l’environnement.

La responsabilisation
écologique des citoyens est
désormais un fait acquis. Cependant,
la mise en oeuvre de leurs actions en
faveur de l’environnement demeure
laborieuse et parfois contre-productive.
La raison principale de ce paradoxe
est due à un manque d’informations
et à la “vie dure” d’un grand
nombre d’idées reçues.

À la
décharge des citoyens, il faut bien le
reconnaître, le niveau d’information
est faible et pas toujours très clair. Le
sujet est pour le moins complexe.
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Plus d’informations…

L’amélioration de l’impact écologique
de l’emballage est une approche
qui englobe l’ensemble du cycle de
vie du produit. L’exercice est ingrat,
car le résultat d’un bon travail d’écodesign
est souvent indétectable. Et
comme ce qui ne se voit pas doit être
expliqué pour être compris, il est
impératif que les acteurs du secteur
de l’emballage, eux aussi devenus
écoresponsables, communiquent de
façon simple, claire et répétée.

La diffusion de l’information et la
sensibilisation concernant la prévention
et la gestion des déchets est
d’ailleurs une des mesures prioritaires
proposées par l’atelier “Déchets”
du Grenelle de l’environnement.

La formation
comme moyen de prévention ?


Une priorité : l’apprentissage des
bons écoréflexes. Il serait utile d’inclure
dans les programmes scolaires
des notions d’emballage et d’environnement,
tout comme l’enseignement
des gestes citoyens.

Une obligation : la formation continue
dans les entreprises qui utilisent
de l’emballage pour commercialiser
leurs produits. L’instauration du
principe de “pollueur-éduqué” est
beaucoup plus pérenne pour la
protection de l’environnement que
celle de “pollueur-payeur”. Payer un
droit, pour continuer de dilapider les
ressources de la planète et la polluer
avec une bonne conscience, ne sera
jamais un moyen de prévention.

Communiquer
sur l’emballage


L’emballage est un média extrêmement
performant. L’information du
consommateur est d’ailleurs une des
quatre fonctions principales de l’emballage,
avec celles de protection du
contenu, de sa capacité industrielle
(mécanisation, manutention, stockage)
et de service rendu à l’utilisateur.
Dédier une place significative
sur l’emballage, pour dire au
consommateur que l’objet qu’il a
entre les mains n’est pas un déchet,
mais de la matière à recycler, et lui
donner des consignes de tri sont de
très bonnes choses.

Plusieurs initiatives
sont d’ores et déjà engagées dans
ce sens par des marques et des distributeurs.
Cependant, une démarche
collective et labellisée apporterait un
peu plus de clarté et enrayerait peutêtre
le scepticisme des consommateurs,
qui restent très méfiants
vis-à-vis des industriels.