Mangas ? Un mégaphénomène…

L’article de Gérard Caron sur les mangas au Japon a suscité de nombreuses réactions et controverses.

Rien d’étonnant. Parce qu’ill est difficile à un Européen d’imaginer ce que les mangas représentent dans leur culture d’origine. Jean-Jacques Evrard, nous en délivre d’autres clés de Tokyo.

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Un blog sur la Japon sans parler des mangas, c’est comme Paris sans la tour Eiffel…
Mais que dire de plus, et de moins, que ce qui a été bien dit sur ce site… ?
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D’abord que c’est un phénomène surprenant et paradoxal, au même titre que les patchinkos, ces machines à sous 100 % japonaises (qui d’ailleurs utilisent les mangas pour leur promo, et ce n’est pas un hasard). Sans doute imperméable à nous occidentaux, même aux Belges qui sont en Europe les plus créatifs et inventifs de la BD.

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Alors que chez nous ce sont les enfants que l’on trouvera assis par terre à feuilleter des BD dans les grands magasins pendant que papamaman font les courses et que les BD pour adultes (mais par forcément érotiques) ne sont vendues que dans des librairies spécialisées, ici les mangas se trouvent partout et principalement dans les conbinis, ces magasins de quartiers dont Tokyo est truffé.

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On les trouvent aussi vendus « à l’air libre » aux carrefours les plus fréquentés de Shibuya ou Shinjuku. Dans les conbinis, les rayons sont constamment occupés par des jeunes hommes occupés à lire les derniers mangas sortis. Mais les mangas influence aussi les autres formes d’expression, pub, packaging, gadgets, jouets,…

Si en Europe les BD sont des pièces de collections, très bien imprimées, bien reliées, couverture carton sous papier brillant, ici, elles ressemblent à des petits bottins, sont imprimées sur du papier recyclé souvent teinté rose, vert au jaune pâle. Une fois lues, elles passent à la poubelle pour être recyclées à nouveau.

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Il s’agit bien d’un produit de grande consommation dont le but est d’occuper l’esprit le temps de la lecture. Et quelle lecture, parfois il s’agit juste d’images, en grand format dans la page, avec quelques textes.

Environ 50 % de la population lit un manga par semaine. Ici pas question de marché de niche aux tirages et à la diffusion confidentiels, il s’agit bien d’un énorme marché et donc d’une formidable machine à fric. Mais aussi d’un moyen d’expression artistique majeur qui verra au fil des ans ses maîtres sortir du lot. Car il faut bien l’admettre, le mangas est sans doute l’élément culturel japonais qui s’exporte le mieux, donc universel !

Les sujets principaux des mangas sont sexe et violence. Défouloir ? Lisez Caron .
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Amusant, ces bentos (voir blog sur ce sujet) aux influences mangas. Que ne doit-on pas inventer pour faire manger les kids !