Fantasmes, mystères et design…

Les marques font les pieds au mur si l’on peut dire ainsi, pour attirer notre attention sur des produits qu’elles veulent extraordinaires…

Des produits à base de lait des troupeaux masaïs d’Afrique pour un yaourt, de l’eau extraite des profondeurs marines abyssales pour une bière, rien n’est trop étonnant.

Nicolas Chomette (B&G Design) en tire la leçon pour Admirable Design…

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Pour tester les vertus de l’océan sur son champagne, Roederer a récemment immergé plusieurs bouteilles de sa cuvée Premier par quinze mètres de fond dans le golfe de Saint Malo. Dans un an, ces bouteilles seront dégustées par des professionnels afin de mieux comprendre les effets des fonds marins sur le vieillissement des vins.

Au Japon, le brasseur Sapporo a annoncé le lancement prochain d’une bière fabriquée à base d’orge issu de graines ayant séjourné cinq mois dans le cosmos à bord d’une station spatiale. Une centaine de bouteilles de ce cru extraterrestre sera proposée à la vente.

Une fois dans les profondeurs de l’eau, une autre dans celles de l’espace, ces deux expérimentations « scientifiques » sont d’abord révélatrices d’un même désir des marques de tenter des expériences inédites pour se différencier de leurs concurrents comme pour raconter de nouvelles histoires à des consommateurs toujours avides d’anecdotes.

Elles viennent aussi souligner l’importance pour les marques de posséder une part de mystère, seul antidote possible à une très (trop ?) large diffusion de la culture des produits. Ne viennent-elles pas, enfin, renouveler l’imaginaire des origines ?

Après les origines géographiques, éloignées et exotiques, voici celles de la profondeur, du noir et de l’inconnu.

Un exotisme sans image, donc puissamment fantasmatique.