Trop de design ?

Marre du trop de conso ? Marre des hyper-tendances à répétition ? Marre des fausses nouveautés permanentes ? ! Marre du design à toutes les sauces ?

Pour Nicolas Chomette le nouveau président d’Interbrand, le ralentissement économique n’est pas dû uniquement qu’au clash financier.

Quelque chose d’autre se dessine…

Sacré Nicolas !

Illustration Terra Economica.com

Depuis le temps que l’on entend parler de mutation de la consommation et des nouvelles habitudes que nous serions censé adopter, il fallait bien que de premiers signes factuels finissent par faire leur apparition.

En voilà deux : le ralentissement historique du marché de la téléphonie mobile après une décennie de hausse d’une part, et le recul des ventes de H&M, d’autre part. Inutile d’être tenté de mettre ces deux faits sur le compte de la crise actuelle, elle ne saurait tout prendre à sa charge.

L’explication est peut-être davantage à chercher du côté de la lassitude des consommateurs. Lassitude d’une course en avant permanente pour des innovations technologiques dont les bénéfices ne sont pas toujours tangibles. Lassitude d’avoir l’impression de trouver partout les mêmes vêtements. Comment demeurer attractif quand la lassitude guette ?

Le style de vie qui mettait l’acquisition de biens matériels comme condition du bonheur est bien en train de régresser au profit d’un nouveau modèle de consommation, plus lent et plus essentiel.

Plus lent comme gage de qualité des produits proposés autant que pour laisser au désir le temps de naître.

Plus essentiel comme antidote aux excès de renouvellements de ces dernières années et pour installer l’idée qu’une consommation « durable » est envisageable.

« Hyper-téléphonie » et « fast-fashion » sont les premières victimes de cette mutation. Les difficultés actuelles du secteur automobile peuvent être analysées à travers le même prisme.

Notre voyage vers de nouveaux continents vient de commencer.