Le designer peut-il être entrepreneur ?

Fabrice Langlais étant conseil en développement Enseignement Supérieur et Entreprise, il était opportun de lui poser cette question cruciale : Le designer peut-il être entrepreneur ?

Certains le prouvent par l’affirmative, mais quelles qualités possèdent-ils ?..

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Le designer peut-il être entrepreneur ?

Le sujet mérite d’être posé en ces temps de crise, beaucoup de jeunes diplômés peinent à trouver un travail.

Mais avouez que devenir entrepreneur lorsque l’on est au pied du mur, ce n’est pas la situation rêvée pour réussir son projet.
Aussi je voudrais ouvrir le débat et livrer ici aux les lecteurs d’Admirable Design
le résultat d’une expérience après de nombreuses missions réalisées pour différents établissements de l’Enseignement Supérieur.

D’abord, une personnalité !

Si l’on considère qu’être designer, c’est être artiste, créatif, observateur, intuitif, curieux, ouvert, méthodique, …On arrive vite à la conclusion que c’est en ayant le cerveau droit bien développé que l’on pourra faire sa place dans ce métier.

Certains iront jusqu’à dire que le meilleur moyen de percer, c’est certes de maîtriser les différents aspects cités ci-dessus, mais que c’est avant tout d’avoir développé une personnalité pleine et entière.

Pour preuve, les diplômes soutenus aujourd’hui dans certaines écoles sont de formidables expressions de la solution individuelle proposée après 5 années d’études. Il faut convaincre, argumenter, défendre son idée en 30 mn, pour décrocher son sésame.

Belle performance. Et assurément, cela illustre une certaine maîtrise des techniques et prépare à certains moments de la vie professionnelle. Mais pour autant, designer rime-t-il avec entrepreneur ?

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Du créateur au marchand…

Créer son activité, c’est devenir marchand, fin négociateur, avoir le sens des affaires, la capacité à travailler avec les autres, à les diriger pour faire croître le chiffre d’affaires. Penser tableau de bord, rentabilité, investissements, chiffres à assurer… chaque fin de mois. Une réalité ardue dans lesquels beaucoup s’expriment avec plus ou moins de facilité et de réussite.

Pour faire son chemin comme dirigeant d’entreprise, on devra solliciter des qualités de l’hémisphère gauche, comme le sens du concret du rationalisme, de l’organisation.

Certes, les ratios de toutes sortes sont devenus les indicateurs de performances. Les bilans et autres comptes d’exploitations sont les textes sacrés sur l’autel de la rentabilité. L’analyse financière est devenue la vertu incontestée, même si elle nous a créditée l’an dernier, de belles surprises plongeant l’intégralité de nos sociétés dans le marasme que l’on connait.

Ce que je veux dire, c’est qu’être entrepreneur, c’est avant tout un état d’esprit.

Bien plus qu’une structure mentale, qu’une manière d’analyser et de comprendre la réalité, c’est une envie de faire et d’être. C’est un statut qui fait résonnance à sa propre histoire et à l’idée que l’on se fait de sa vie et de la place que l’on veut occuper.

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L’étudiant expert en gestion, en finance, ou en ingénierie serait le mieux armé pour devenir entrepreneur ?

Allez demander à un jeune de 23 ans, ingénieur ou manager tout fraîchement diplômé et convoité par les grands groupes d’oser se lancer pour se mettre à son compte.
C’est une rupture totale avec la logique dans laquelle il a été préparé depuis … ses 20 dernières années.

Certains diront qu’ils sont mieux armés.

Oui Mais… Est-ce parce que vous êtes mieux équipés à manier les chiffres que vous avez cette capacité à vendre le fruit de votre travail ?

L’essentiel n’est pas là. Pour oser franchir le pas, il faut s’y être préparé. Il faut avoir protégé sa flamme intérieure qui vous donnent l’envie et le goût d’agir.

Ma conviction est que cet état d’esprit s’entretient, se développe.
Et le plus tôt est le mieux.

Le banc-test idéal :la vie associative !

Dans les écoles, quoi de mieux que la vie associative pour tester sa capacité à faire ? Quel terrain de jeu fantastique que d’oser passer de l’idée au projet, abouti, concret ….et réussi ?

Ne négligeons pas cet aspect de la formation du designer !

Car les qualités sollicitées et exprimées dans de telle situation sont réelles et importantes :

Imaginer un but, les objectifs, les moyens pour y arriver, et tout mettre en œuvre pour concrétiser sont des atouts qui serviront toujours dans une vie professionnelle voire personnelle.

La capacité à « ne pas refuser l’obstacle », à trouver la solution pour le franchir en soi et / ou avec les autres, avoir cette intelligence de trouver le financement de son ambition, savoir parler argent et budget, sont autant de qualités qu’un designer doit avoir connu dans son cursus pour appréhender son futur professionnel.

Développer chez un étudiant, sa capacité à passer à l’action pour une idée qui le motive est essentiel.

Parce qu’elle permet de confronter son envie à la réalité.

Parce qu’elle est « formatrice » et structurante car basée sur le volontariat, la motivation, l’envie.

Entreprendre, créer son entreprise, c’est avant tout affirmer que l’on croit en ses capacités, que l’on ose faire et quoi qu’il en soit, que l’on aime cette idée que l’avenir sera fait de ce que l’on en fera !