Caféologie ou le design du p’tit noir…

Pourquoi faire simple quand on doit faire compliqué pour faire parler d’un produit banal ?
L’exemple du café quotidien en est une belle illustration mise en évidence par l’agence de design Blackengold

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Il y a peu, à Paris, se tenait, la premiére « Frog Fight » de France, compétition indépendante et amicale de « baristas », autour de deux épreuves : le « cupping », pour la dégustation, et le « Latte Art », exercice consistant à réaliser un dessin avec du lait dans un cappuccino.

Paris ne dénombrerait aujourd’hui qu’une quinzaine de « baristas » (mot d’origine italienne qui pourrait être lu comme l’équivalent pour le café de sommelier), pour l’essentiel anglo-saxons…

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Si l’événement n’a pas fait la une de la presse nationale, il n’en est pas moins une bonne illustration de la manière dont doit aujourd’hui agir le marketing pour donner aux consommateurs une nouvelle perception des produits qui leur sont proposés.

En déplaçant leur attention, tout d’abord. Ici, elle ne se porte plus, comme traditionnellement, sur les origines des grains ou la dégustation, mais sur la préparation du café. Entrent ainsi en jeu, l’état et l’entretien du percolateur, les gestes de préparation, la température de l’eau ou encore la quantité de café utilisée et la durée de son stockage.

En créant, ensuite, un vocabulaire spécifique, à consonance anglo-saxonne de préférence (branchitude oblige), et portant sur des points très précis pour induire l’idée de professionnalisme. Place à la « caféologie » et à son vocabulaire pro.

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En inventant, enfin, de nouveaux rites comme faire des dessins avec le lait du cappucino. Et voilà comment un produit banal et quotidien, dont on croyait tout savoir, se retrouve soudain complexifié et doté d’un nouvel imaginaire.

Pour le moment, les « Frog Fights » se déroulent amicalement et sans sponsors. Parions qu’ils ne le resteront pas longtemps…