Lars Wallentin est une référence mondiale dans le domaine du design et de la communication.
À l’occasion de la sortie du livre « le cadratin » de Jean-Renaud Dagon, consacré à l’art des typographes, Admirable Design y reviendra, Lars a rédigé un texte où il exprime non seulement son opinion sur l’arrivée du tout numérique dans ce domaine mais aussi une certaine vision du métier de la lettre.
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Alors cohabitation ou mort ? À lire…
La numérisation ne remplacera jamais le typographe !
Si aujourd’hui nous sommes impressionnés par les promesses que nous offre la numérisation en produisant plus vite et avec davantage de précisions, il nous manquera toujours le côté émotionnel et l’œuvre sera probablement plus vite oubliée alors que le travail de l’artisan est intemporel. Je pense ici aux fameuses runes que j’ai pu admirer dans ma Suède natale.
Si le métier semble aujourd’hui en perte de vitesse, je viens toutefois de lire un article au sujet de notre cerveau qui préfère le papier aux pixels ! Les chercheurs ont expliqué que dans le monde numérique, il nous manquait le sens du toucher, des émotions que cela procure.
Aussi, ce qui est imprimé sur papier est plus facile à mémoriser que ce qu’on lit sur écran. C’est aussi bien plus fiable, plus crédible, plus sécurisant, ce qui est écrit reste ! Parallèlement à ces découvertes, j’apprends que le fameux magazine « Newsweek » serait en train de renaître !
Donc des nouvelles plutôt positives pour le métier de typographe !
Typographe. Un métier qui connaissait ses règles. Des règles toujours valables, même et surtout dans le monde de la numérisation, assurant une bonne perception par le public. La typographie c’est l’art de rendre les idées, les mots, les phrases lisibles et compréhensibles, ce que la numérisation ne fait pas. Hélas, en typographie il n’y a pas de choses nouvelles à découvrir. N’oublions pas que le plomb des typographes a changé le monde plus que le plomb sorti des fusils, comme disait le philosophe allemand Lichtenberg.
Le typographe – que ne sait-il pas ! Il a le sens des proportions et de harmonie. À lui de disposer lettres et images ; son œil exercé ne se trompe pas. Faisons donc confiance au typographe, référons-nous de nouveau à cet ancien et noble métier. Sauvegardons l’art typographique, même s’il n’est plus exécuté en plomb !
